Quelques dates

QUELQUES DATES IMPORTANTES

Un monument historique est, en France, un monument ou un objet recevant un statut juridique destiné à le protéger, du fait de sont intérêt historique, artistique et architectural.
Deux niveaux de protection existent : un monument peut être classé ou inscrit comme tel, le classement étant le plus haut niveau de protection. La protection concerne, dans le cas d’immobilier, tout ou partie de l’édifice extérieur, intérieur et ses abords.

Longtemps soumis aux dispositions de la Loi du 31 décembre 1913, le classement et l’inscription sont désormais régis par le titre II du livre VI du code du patrimoine et par le décret 2007-487 du 30 mars 2007.

UN PEU D'HISTOIRE

Au Moyen Age et pendant l’Ancien Régime la notion de « patrimoine historique » n’existait pas, excepté pour quelques érudits. Et encore, ces hommes, comme tous ceux du Moyen Age, vénéraient plus les traces que l’on avait du passé, principalement à travers les Sceaux et les médailles.

Les biens nationaux, constitués à la faveur de la nationalisation des biens du clergé (octobre 1790), des émigrés (novembre 1791) et de la Couronne de France (septembre 1792), ont eu des fortunes diverses. Certains ont été livrés à la vindicte populaire, engendrant la notion de vandalisme instaurée par l’Abbé Grégoire (en octobre 1794), d’autres ont été conservés par l’Etat et ont changé de fonctions (prisons comme Clairvaux, le Mont Saint Michel), mais la plus grande part ont été vendus à des particuliers, souvent pour servir de carrière de matériaux de construction et ont malheureusement disparu.

En 1790, Aubin-Louis Millin parle pour la première fois de « monument historique » à l’Assemblée constituante, à l’occasion de la démolition de la Bastille.
Le vandalisme entraîne des réactions, en particulier de la part des romantiques (Chateaubriand, Victor Hugo qui publie en 1825 un pamphlet : « Guerre aux démolisseurs »).
La sauvegarde passe par un travail d’inventaire. Dès 1795, le conseil des Bâtiments civils complète l’inventaire des châteaux que Louis XVI avait commencé.
En 1820
, le Baron Taylor et Charles Nodier publient leurs « Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France ».

LA NAISSANCE DES « MONUMENTS HISTORIQUES »

En 1819, pour la première fois, le budget du ministère de l’Intérieur a une ligne « monuments historiques ».
En 1830
, le ministre de l’Intérieur François Guizot crée le poste d’inspecteur des monuments historiques qu’il attribue à Ludovic Vitet, puis en 1834 à Prosper Mérimée.
La mission de l’inspecteur des monuments historiques est de classer les édifices et de répartir les crédits d’entretien et de restauration.
Le 29 septembre 1837
, la commission des monuments historiques est créée. Elle fait un travail d’inventaire, de classement et d’attribution des crédits. Elle se charge également de former les architectes qui interviennent sur les monuments (comme Eugène Viollet-le-Duc).
En 1840, la commission publie sa première liste qui compte 1034 monuments historiques. Cette première liste comporte uniquement des monuments préhistoriques et des bâtiments antiques et médiévaux (Vème au XVIème siècle).

DÉVELOPPEMENT ET OUVERTURE 

Le XIXème siècle invente les Architectes des monuments historiques. En 1893 a lieu le premier concours d’architecte en chef des monuments historiques (ACMH). Enfin, en 1907, un décret fixe le statut des ACMH.

La loi du 30 mars 1887 fixe pour la première fois les critères et la procédure de classement, tandis que la loi du 21 avril 1906 pose le principe de classement des sites naturels pittoresques.

La loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques définit les critères de classement, les intervenants obligatoires etc…Cette même année, le Luxembourg, Versailles et le Louvre sont classés Monuments Historiques.

Pendant les années 1920 et 1930, le classement s’ouvre au patrimoine privé.
On se met également à accepter timidement l’architecture éclectique : classement en 1923 de l’Opéra de Paris.
La loi du 2 mai 1930
introduit la possibilité de classer comme site une zone située à proximité d’un bâtiment classé ou inscrit.

La loi du 25 février 1943, modifiant la loi du 31 décembre 1913, précise ces dispositions en introduisant un champ de visibilité de 500 mètres. Elle considère, en effet, qu’un monument c’est aussi l’impression que procurent ses abords.

Après la Seconde Guerre mondiale, les destructions massives dues aux bombardements, l’essor économique des Trente Glorieuses pendant lesquelles on continue les destructions pour reconstruire du neuf, la protection en réaction change d’échelle.

Le 4 octobre 1962, André Malraux fait passer une loi sur les secteurs sauvegardés qui protège des quartiers entiers de villes.

Parallèlement, les monuments historiques s’ouvrent à l’architecture civile du XVIème au XVIIIème siècles, à l’architecture vernaculaire et naïve et à l’architecture monumentale des XIXème et XXème siècles.
C’est ainsi qu’a été classée en 1964 la Tour Eiffel.

D’autres monuments, reflets de l’Art Nouveau français sont également classés à la fin des années 1990, principalement à Nancy.